Bien longtemps avant qu’on ait utilisé les poêles, on avait cependant amélioré le chauffage des maisons grâce aux plaques et aux taques de cheminée, plaque de fonte (plus rarement en cuivre, en pierre et en bronze) qui garnit le contrecœur d’une cheminée.
Jusqu’à la fin du moyen-âge, le fond des cheminées, ou contrecœur, était simplement garni de briques. C’est aux environs de 1500 seulement qu’apparurent les premières plaques de fonte de fer assez épaisses qui protégeaient le mur des ardeurs de la flamme et en même temps assuraient un meilleur rayonnement de la chaleur. Les plaques en fonte se généralisent au milieu du XVIème siècle.
Une ingénieuse disposition en avait alors considérablement augmenté l’utilité : lorsque la cheminée était adossée à un mur séparant deux pièces, on pratiquait au fond une ouverture rectangulaire que la taque, une plaque de fonte qui fermait exactement, de telle sorte que son revers libre attiédissait par rayonnement la pièce dépourvue de cheminée.
C’est au 17ème siècle que cette manière de faire se répandit ; elle connut un très grand succès et fut en particulier adoptée de façon à peu près systématique à la campagne où, grâce à l’unique foyer de la cuisine, la chambre de devant n’était jamais froide.
Le décret du 18 vendémiaire de l’an II de la République (9 octobre 1793) a ordonné aux propriétaires « des parcs, jardins et édifices qui porteront encore soit dans leur clôture, soit dans leur bâtisse, des signes de royauté, tels que fleurs-de-lys et autres » de les faire enlever « dans les huit jours après la publication du présent décret ». La Convention nationale décrète trois jours plus tard (le 21 vendémiaire) que « dans un délai d’un mois les propriétaires de maisons seront tenus de faire retourner toutes les plaques de cheminées ou contre-feux qui porteront des signes de féodalité ou l’ancien écu de France […] le tout provisoirement, et jusqu’à ce qu’il ait été établi des fonderies suffisantes dans toute l’étendue de la République ».
La Révolution française est ainsi à l’origine du bris ou de la disparition de beaucoup de ces plaques et il faut attendre la deuxième moitié du XIXème siècle pour retrouver des œuvres de grande qualité. Elles présentent généralement un ou des motifs en relief (croix, étoiles, fleurs de lys), et assez souvent les armoiries du propriétaire du lieu et la date de sa réalisation.
Il est parfois difficile de dater les plaques par leur style car les moules peuvent servir à fabriquer ces contrecœurs pendant de nombreuses années (il existe encore au XIXème des moules ayant de plus de deux cents ans). Les plaques sont donc plutôt datées par une date, une dédicace.
La fabrication
Les plaques étaient obtenues de la manière suivante :
Leur ornementation était sculptée en relief sur une plaque de bois, ce relief était estampé sur du sable humide ; la fonte en fusion était coulée dans ce « moule de sable ».
Plus anciennement on estampait les figures séparément sur le sable, on groupait d’une manière convenable ces éléments pour obtenir l’ornementation d’une plaque ; ensuite les figures étaient reproduite sur le même panneau, à l’exception des bordures, des inscriptions et des dates, qui étaient estampées isolément.
Classification des plaques
1/ sujet historique ou taques armoriées
2/ sujet religieux (Adam et Eve…)
3/ sujet mythologique (Bacchus, Orphée…)
4/ sujet allégorique
5/ sujet décoratif (Le chasseur, les fables de la
Fontaine…)
6/ sujet militaire (Zouaves…)
En savoir plus:
Musée de la princerie
http://www.musee-princerie-verdun.fr/