La société des établissements TRICOTEL fut fondée en 1848 par Monsieur Tricotel. A l’origine, l’entreprise fabrique et pose des clôtures en bois de châtaignier appelées Treillages à la Mécanique puis se développe rapidement et s’oriente vers l’aménagement des espaces extérieurs. Dès la fin du 19ème siècle, le catalogue Tricotel comprend, outre les clôtures en tous genres, des kiosques et des chalets rustiques, des tonnelles, berceaux et perspectives, des sièges et des meubles de jardin et du treillage artistique et architectural.
C’est alors la grande époque du renouveau du treillage en France et la société assoit sa notoriété en travaillant avec les plus grands architectes de jardins, notamment avec Henri et Achille Duchêne, architectes paysagistes (1841 – 1947).
Vers 1910, Tricotel réalisera entre autre trois projets de prestige pour Achille Duchêne : les portiques de treillage de l’Ambassade d’Autriche, aujourd’hui l’Hôtel Matignon, le treillage de l’hôtel particulier de Moïse de Camondo, aujourd’hui musée Nissim de Camondo et le Salon Madame au château de Champs-sur-Marne.
En 1980, Tricotel crée la première gamme de panneaux de treillage standard, gamme qui s’est enrichie depuis d’une centaine de modèles et qui a permis une large diffusion du treillage décoratif.
Aujourd’hui, le travail est axé principalement sur le treillage sur mesures et comprend également la fabrication des structures métalliques. Les bacs à plantes, les vases de treillage et le mobilier font également partie de l’offre Tricotel.
Délaissée pendant plusieurs décennies, le treillage suscite de nos jours un regain d’intérêt et Tricotel, après plus de 160 années d’activité, perpétue avec toujours le même enthousiasme cet art de tradition française.
La Gloriette de l’Île d’Amour – Château de Chantilly
Réalisés en 1895 par Tricotel pour le Duc d’Aumale, les treillages du kiosque de l’Ile d’Amour ont été restaurés en 2012 dans le cadre des travaux de rénovation du Jardin Anglais du Domaine de Chantilly. Galerie Chantilly – Ile d’Amour.
Les treillages les plus anciens qui subsistent de nos jours remontent à la fin du 19ème siècle ou au début du 20ème. Tricotel restaure ces ouvrages à partir des éléments restants, des plans et des photos d’époque. Plusieurs restaurations de prestige ont marqué ces dernières années : le Pavillon Frais du château de Versailles, le portique Duchêne de l’Hôtel de Matignon, le musée Nissim de Camondo, la maison de Sylvie et la gloriette de l’Île d’Amour au château de Chantilly, le musée de la chasse à Paris …
La société Tricotel a reçu le label d’état EPV des Entreprises du Patrimoine Vivant qui souligne l’excellence de notre savoir faire depuis plus de 160 ans.
En savoir plus:
Visiter le site de L’entreprise Tricotel
http://www.tricotel.fr
Histoire du treillage
Les premières traces de l’art du treillage remontent à l’Antiquité et à l’Empire romain. Très à la mode au XVIIe et au XVIIIe siècles, Dézallier d’Argenville les qualifiait de « magnifiques quand ils sont bien placés en rehaussant la beauté naturelle des jardins ».
Inventer au départ pour soutenir les ceps de vigne, les arbrisseaux et les treilles (d’où son nom), l’art du treillage était dévolu aux jardiniers et aux jardins potagers. Mais de plus en plus apprécié en tant que décor, le treillage prend peu à peu ses lettres de noblesse sous le règne de louis XIV quand les treillageurs se spécialisent et élèvent cette technique à un rang artistique.
André Le nôtre, le célèbre dessinateur de parc et jardins, et Jules Hardouin-Mansard, premier architecture du Roi Soleil, en firent une application plus étendue, ils apportèrent de grands perfectionnements dans la conception de ces formes architecturales qui font aujourd’ hui l’un des principaux ornements des parcs, jardins et salons de fleurs.
Ces artisans spécialisés créent non seulement des treillages de palissade, mais aussi de splendides décors muraux réalisés en treillages comme des cabinets, des berceaux, des salons, des portiques,des galeries, des colonnades, dans lesquels on rencontre à la fois l’élégance et légèreté jointe à la sévérité des règles de l’architecture.. Les treillageurs travaillent librement sous la conduite des architectes ou d’après leurs propres dessins et leur art est intimement lié avec celui du menuisier..
La vogue atteint son apogée à Versailles au temps de Louis XIV grâce à Le Nôtre et aux superbes treillages verdoyants qui se trouve dans les jardins du château. Bientôt, Le treillage prend une telle ampleur que tous les grands jardins et les parcs des châteaux et des hôtels particuliers en sont ornés mais à la fin du XVIIIème siècle, les treillages passent de mode.
Ils seront redécouverts à la fin du XIXe lors des expositions universelles, les treillages d’art font à nouveau sensation avec les grandes restaurations des parcs et jardins. , par exemple dans les jardins créés par le banquier Albert Kahn à Boulogne-Billancourt.