Les Beaux-Arts de Paris et la Maison Chaumet présentent Végétal – L’École de la beauté, sous le commissariat du botaniste Marc Jeanson. Cette exposition inédite et ambitieuse affirme la beauté de la nature et célèbre le caractère intemporel du végétal en croisant les visions, les époques et les supports, invitant ainsi à regarder la nature à travers le prisme universel de l’art et de la beauté.
Initiatrice du projet, la Maison Chaumet a puisé dans son vaste patrimoine, l’un des plus importants de l’histoire du bijou en Europe, pour faire résonner son identité naturaliste et son regard botaniste avec toutes les formes artistiques qui se sont, elles aussi, penchées sur le végétal.
Près de 400 oeuvres offrent ainsi au public une libre flânerie à travers 5 000 ans d’art et de science racontés par le dialogue entre peintures, sculptures, textiles, photographies, mobilier et près de 80 objets joailliers de Chaumet et d’autres maisons. Source majeure d’inspiration pour la Maison depuis sa création, en 1780, par Marie-Étienne Nitot, qui se présentait comme « joaillier naturaliste », la nature est aujourd’hui au coeur de notre société engagée dans un nouvel éveil à l’environnement.
C’est pourquoi les Beaux-Arts de Paris et Chaumet ont confié le commissariat de l’exposition au botaniste Marc Jeanson, ancien responsable de l’Herbier du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, aujourd’hui directeur botanique du jardin Majorelle, à Marrakech. Complice de la Maison depuis plusieurs années, Marc Jeanson a imaginé Végétal comme un herbier composé à partir des espèces présentes dans les créations Chaumet.
Les plantes apparaissent ainsi au sein du paysage dans lequel elles cohabitent : la forêt, l’estran, la roselière, le champ de blé… Au fil des chapitres, le visiteur renoue avec les outils du botaniste, l’oeil, le savoir et la mémoire. Face à ces objets de science devenus objets d’art et ces observations préliminaires d’artistes devenus botanistes s’ouvre un monde qui émerveille, guidé par l’émotion et le sensible.
Un regard croisé, une même sublimation du végétal
Rendant hommages aux figures tutélaires de la taxonomie, la science des lois de la classification, avec, par exemple, les dessins des Jussieu ou l’herbier de Paul Hermann, Végétal réunit des oeuvres majeures, d’autres jamais exposées, rarement vues ou gagnant à être connues. Exceptionnellement autorisés à quitter le Louvre, Le Printemps et L’Été de Giuseppe Arcimboldo prennent une dimension autre, tout comme le lys d’Henri Fantin-Latour venus du Victoria and Albert Museum, les nymphéas, mais aussi les iris de Claude Monet, la chaise aux ombelles d’Émile Gallé, les pensées peintes par Eliot Hodgkin, une robe Christian Dior brodée de muguet, des narcisses fleurissant sur la panse d’un vase Daum ou encore les oeillets de Bartolomeo Bimbi, élève de Lorenzo Lippi officiant à la cour des Médicis.
À leurs côtés, de nombreuses créations joaillières issues de collections particulières confirment l’inédit : diadème Bedford, bracelet aux nymphéas, broches hanneton, martin-pêcheur, diadème-bandeau feuille de chêne, suite d’hirondelles, diadème aux oeillets, broche de la reine Hortense.
Ces pièces exceptionnelles entrent en dialogue avec des oeuvres inattendues, telles que ces photographies de jacinthes de Dora Maar, de pistil de tulipe de Brassaï ou de pivoine de Robert Mapplethorpe ; ou encore ces études de chardons d’Eugène Delacroix, croquis de lierre de Le Corbusier, peintures d’iris d’Otto Dix ou de fleurs de Gustave Courbet.
Exposition Chaumet « Végétal – L’École de la Beauté ».
Jusqu’au 4 septembre 2022.
Musée des Beaux-Arts de Paris.