La production des figurines en émail blanche et polychrome travaillées à la lampe sur fils de métal tient une place originale dans l’histoire de la verrerie française du XVIIème -XVIIIème siècle. La production des figurines en émail est traditionnellement dénommée « verre filé de Nevers».
Si l’appellation « verres de Nevers » est aujourd’hui l’appellation courante pour ces objets en dépit de l’existence d’ateliers spécialisés à Saumur (Limbourg vers 1827), à Paris (Gibon autour de 1825/1830), à Marseille même… C’est que la majorité des créations n’a pas de caractère assez particulier pour permettre de distinguer entre les différents centres de fabrication et, qu’en plus, ils ne portent pas de signature. Mais c’est surtout parce que Nevers fut à l’origine de la production et de loin, pendant trois siècles, le centre le plus important.
Cette technique a donné naissance à des objets de dévotion populaire, produits en série, mais aussi à de véritables sculptures plus ou moins précieuses, modelées en miniature.
On ne peut travailler à la lampe que des baguettes ou des pains d’émail (verre opaque contenant de l’oxyde d’étain ou de l’acide arsénieux), généralement opacifié et coloré qui cuisent à une température maximum de 600°C. Seul un verre à basse température de fusion est compatible avec l’armature métallique des figurines.
L’émailleur ne fabrique pas et ne colore pas lui-même le verre, il utilise des baguettes d’émail qui sont achetées aux grandes manufactures comme la verrerie de Nevers. Le verre opaque est modelé sur une structure de fil métallique , la chaleur est obtenue à la flamme d’une lampe à huile activée par un soufflet.