Verseuse à poignée latérale, modèle à double usage de cafetière et chocolatière (prise amovible sur le bouchon pour y placer un moussoir). C’est un riche modèle de style Louis XV Rocaille torsadé en argent massif à très belle poignée en ébène sculpté en torsade. Argent massif 1er titre portant le poinçon Minerve. Travail de la maison Boin Taburet (pièces poinçonnée, signée et numérotée en dessous) d’époque 1900.
La maison Boin Taburet est l’une des plus prestigieuses orfèvreries Parisiennes à la fin XIXe siècle ou début XXe.
Née de l’association de Georges Boin (lui même issu d’une famille de grand orfèvres et marchands de luxe qui exploitaient le magasin de l’Escalier de Cristal sous l’Empire) avec Emile Taburet en 1860. Cette maison atteint un grand prestige et reçut des médailles aux expositions de 1878 et 1889.
Sa production est typique de celles des années 1880 où les ornemanistes, lassés du pastiche des styles passés à l’honneur sous le second Empire quelques fois de manière un peu lourde, ont décidé de revenir à un style XVIIIe beaucoup plus pur. Le XVIIIe siècle est vu comme l’apogée du goût, on souhaite à cette époque le reproduire en le perfectionnant dans ses lignes et finitions avec les moyens techniques modernes du XIXe siècle.
C’est typiquement le cas de notre verseuse qui se caractérise par l’élégance de ses lignes, la finesse de ses ornements, son bon goût signature d’un grand orfèvre. La maison Taburet était vue à l’époque comme spécialiste « l’argenterie du plus pur style des dix-septième et dix-huitième siècles ». L’association Boin Taburet durera jusqu’en 1900 avant que Boin ne s’associe avec Henry, sous la raison sociale «Boin et Henry orfèvres».
